Communiqué de presse du dispensaire social métropolitain Elliniko, fin 2019

Publié le par Solidarité Grèce 67

« Nous continuons, car les temps restent difficiles »

 

 

«La crise est terminée et nous sommes sur la bonne voie ». C'est ce que l'on entend chaque jour et c’est ce qu'entendent les citoyens de l'Union Européenne, imaginant automatiquement que les Grecs connaissent bonheur et prospérité.

 

La réalité est pourtant bien différente et nous le savons tous très bien. Nous avons vécu ces dix années de crise en constatant l'aggravation au quotidien de beaucoup de choses, le blocage continu des salaires et des retraites alors que les prix s’envolaient, l'augmentation continue des loyers (par exemple, à Athènes et dans d'autres grandes villes le loyer représente plus de 40% du revenu...).

 

Cela fait de notre supposée normalité un combat - pour survivre tout simplement. C'est encore pire quand cette crise crée pour une grande partie de la population de graves besoins médicaux.

 

 

Graves déficits du système de santé publique

 

Malheureusement, jusqu'à présent aucune amélioration n’a été apportée dans le système de santé publique, afin de répondre à l'augmentation des besoins multiples dans un délai raisonnable. Bien au contraire.

 

Voici des éléments qui illustrent notre constat :

 

  1. Le budget santé 2020 de l’Etat grec a baissé à 3.858.660.000 €,  pour 3.884.312.000 € en 2019 (source : https://www.minfin.gr/proupologismos), c'est-à-dire qu'au lieu d'une augmentation, nous avons une diminution par rapport au budget déjà insuffisant de l'an dernier.
  1. La situation alarmante des hôpitaux publics, où le personnel en nombre insuffisant mène une lutte quotidienne pour combler les lacunes.
  1. L'attente interminable de rendez-vous au PEDY (réseau national de santé primaire) alors que certains spécialistes continuent de manquer.
  1. Les événements tragiques, ceux qui sont révélés au public 
  1. Les visites de patients au MKIE (dispensaire Elliniko) pour des médicaments qu'ils ne peuvent pas acheter.

 

 

L’accueil des malades dans notre dispensaire

 

Nous recevons chaque mois 450 à 500 bénéficiaires et nous offrons notre assistance dans les catégories suivantes:

 

  1. Aux travailleurs à bas revenus, de 400 à 500 euros, avec de gros problèmes médicaux et de besoins pharmaceutiques  et qui n'arrivent pas à payer toutes leurs charges (impôts, loyer, nourriture, chauffage ...)
  1. Aux structures qui nous demandent chaque mois de les aider en médicaments ou matériel de santé. Il s’agit
  • d'autres dispensaires sociaux à travers le pays
  • de petits centres de santé isolés de la périphérie
  • de centres d'aide aux handicapés
  • de maisons de repos et de foyers pour personnes âgées
  • de dispensaires qui se trouvent dans des structures d'accueil de réfugiés ou de l'armée ou du centre de contrôle et de prévention des maladies
  • de différentes ONG du pays
  • et aussi d’hôpitaux publics.

 

              Chaque mois, de 45.000 à 50.000 boites de médicaments et du matériel sont

               délivrées à ces structures, ce qui représente un énorme avantage économique

               pour l'ensemble de la société et une protection pour la santé publique.

 

  1. A ceux qui ont perdu brusquement leur emploi ou continuent de percevoir un faible salaire ou subissent des retards dans leur salaire et connaissent en même temps des problèmes de santé chroniques avec beaucoup de médicaments à prendre - et un fort reste à charge qu'ils sont par moments incapables de couvrir si bien qu’ils ne peuvent suivre correctement leur traitement, ce qui entraîne une détérioration de leur état de santé.
  1. A ceux que la maladie rend incapables de travailler et dont l'environnement qui les soutient ne peut pas couvrir les dépenses pour les soins. De tels cas sont fréquents comme pour :
  • de jeunes personnes après un accident de la circulation avec des besoins accrus  tels que, gaze, matériel d'aspiration, etc.
  • les enfants avec des problèmes particuliers aux reins, au cœur ..., par exemple, et qui ont besoin de matériel spécialisé ou des compléments alimentaires qui ne sont pas couverts par le système de santé ; s'ils ne les prennent pas ils auront des ennuis de santé. Ces cas peuvent ne pas être très nombreux, mais notre soutien revêt une très grande importance pour leur santé.
  • les personnes d'âge moyen, ou plus âgées, qui ont subi brusquement un grave problème de santé. A cause de cela elles ont perdu leur travail, et soit parce que leur entourage ne peut les soutenir, soit parce que leurs enfants - à cause des conditions de travail d'aujourd'hui et des faibles salaires - n'ont pas les moyens de les soutenir. Elles demandent désespérément une petite aide en matériel médical, en couches hygiéniques, en pansements, etc.
  • Pour ceux dont les médicaments qu'ils doivent prendre manquent sur le marché, comme pour la chimiothérapie, cela retarde leur traitement et ils les demandent désespérément aux dispensaires sociaux. Alors nous les leur fournissons sans tenir compte des critères économiques, car pour nous l'homme est le plus important

5         Même pour les personnes qui ont droit à la gratuité des médicaments (à cause de

           leur situation économique), il existe des charges ; cela dépend de la sorte de

           préparation indiquée sur l'ordonnance (seuls les génériques sont remboursés).

           Elles engagent également des dépenses pour les médicaments en vente libre.

 

6          A ceux qui se retrouvent seuls dans la vie suite à la perte du conjoint ou d’un

            parent et qui jusqu'à l'attribution de leur pension se trouvent dans

            l'impossibilité matérielle de couvrir leur reste à charge des médicaments.

 

7          Aux personnes qui vivent dans notre pays et  qui pour quelque raison que ce soit

            (souvent économique) n'ont pas réussi à renouveler leur permis de résidence

            et se trouvent donc depuis la nouvelle réforme privées d'assurance santé et ne sont

            donc plus couverts en cas de maladie grave, comme pour une chimiothérapie.

 

8          A environ 150 bébés jusqu'à trois ans, qui ont besoin de couches et de lait infantile,

            principalement dans les familles monoparentales.

 

 

Attitude hostile à notre égard (suite)

 

Un dernier échantillon de comportement négatif envers nous et notre travail est l'interruption par la radio ERT de notre émission « Solidarité sur les ondes ».

En mars l'émission était passée d'hebdomadaire à mensuelle avec les élections comme prétexte, maintenant elle est suspendue avec une vague promesse de prochaine émission où ils nous inviteront avec des structures non similaires (financées).

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Tout cela, et bien plus encore, nous oblige à poursuivre notre lutte et notre travail,  à faire connaître les besoins de nos concitoyens partout dans le monde et à appeler au soutien et à la solidarité de nos amis à l’intérieur et à l’extérieur de la Grèce.

 

http://www.mkiellinikou.org/blog/2019/11/30/synexizoyme-mkie-2019/

 

Traduction du grec : Solidarité Grèce 67

Les titres intermédiaires ont été ajoutés par nos soins

Article en anglais  http://www.mkiellinikou.org/en/2019/12/24/we_go_on/  

 

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